Pour le développement d’un commerce alimentaire bio ET éthique à Sucy

Les chiffres annuels de l’Agence Bio montrent une explosion de la demande de consommation de produits biologiques d’une partie croissante de la population, qui ne peut désormais plus se résumer à « vieux militants + bobos », mais concerne tous ceux qui se préoccupent de leur santé et de celle de notre terre nourricière.

A Sucy, le développement simultané de deux groupements associatif de type AMAP(1) , du petit magasin indépendant de Centre Ville Ô Bio, et l’augmentation notable des références de produits biologiques en supermarchés en témoigne.

Cependant, ces dernières années, le développement de la consommation de produits biologiques s’accompagne d’un inquiétant mouvement national : le développement d’une offre « bio opportuniste » qui n’a plus de bio que le nom, et s’écarte des principes fondateurs “de la bio” des années 1970. Cette « nouvelle bio » nous propose certes des produits rigoureusement estampillés bio, mais reste dans la logique de profits à tout prix en tirant vers le bas les prix de revient des producteurs tout en appliquant des marges déraisonnables comme a pu le montrer tout récemment un article de Que Choisir, ou des certifications douteuses comme le Canard Enchaîné de son côté a pu le dénoncer. Nombreux restent loin des conséquences environnementales d’importations lointaines ou hors saison comme le souligne La Relève et la Peste en s’appuyant sur des éléments relevés par l’ADEME (2).

[…] un fruit hors-saison bio importé par avion entraînerait la consommation de 10 à 20 fois plus de pétrole que le même fruit produit localement et acheté en pleine saison […]

On est bien loin de l’esprit initial de la production biologique qui respectait les saisons, vendait local, tissait du lien entre producteur et consommateur, avait un circuit de distribution d’une grande sobriété écologique, participait à l’animation de la vie locale… Et des enseignes aux noms prometteurs type BioCBon, Naturalia ou autres Naturéo ne sont malheureusement que des émanations  de fonds d’investissement ou de grands groupes de distribution (Groupe Casino appartenant à LVMH, groupe Intermarché…) qui surfent sur la nouvelle vague pour continuer de tirer des profits comme elles peuvent le faire avec tout autre type de marchandise.

D’après nos informations, le projet d’aménagement ZAC Centre Ville imposerait au promoteur la commercialisation d’un espace commercial dédié à l’alimentation bio en 2024. Il nous semble indispensable d’étudier et d’affiner le Cahier des Charges en prenant en compte différents critères comme de donner la primauté aux commerces déjà implantés de poursuivre leur activité d’une manière ou d’une autre ou demander des engagements éthiques sur les produits vendus …

Ainsi, tout en étant un nouveau commerce de proximité pour Sucy, un tel commerce aurait dans l’idéal une ambition plus vaste :

  • soutenir la filière bio locale en priorité:
    • réduction de l’impact écologique des transports
    • dépollution des terres franciliennes
    • création d’emplois locaux car le bio emploie beaucoup plus de main d’œuvre que l’agriculture conventionnelle!
  • soutenir des producteurs français ou de l’hémisphère Sud  dans le cadre du Commerce Équitable plutôt que d’exploiter à moindre coûts de lointains producteurs aux pratiques sociales non vérifiables : le Commerce Équitable respecte les producteurs, entre autres en leur garantissant une rémunération correcte, un engagement dans la durée, ainsi qu’une possibilité de développement
  • avoir une démarche active tendant vers le Zéro Déchet en proposant de très nombreuses références en vrac
  • pratiquer des marges raisonnables et proposer des gammes d’entrée de prix permettant une réelle accessibilité de la consommation bio : une bio qui n’est pas considérée seulement comme le moyen de faire du profit déraisonnable, mais comme un but en soi : celui de proposer une alimentation saine pour l’environnement comme pour le consommateur
  • être un lieu convivial d’information, de propositions d’actions, d’entraide entre clients pour une consom’action participant à la transition écologique et solidaire qui fonde notre projet
  • avoir une démarche écologique globale : sans transport en avion, 100% de fruits et légumes de saison, 100% électricité d’origine renouvelable…
  • avoir une démarche sociale avec emplois CDI et temps plein très majoritaires, faibles écarts de salaires…

Une autre piste à étudier pourrait être celle de petits points de vente de produits bio et vrac (camion les jours de marché ? petites supérettes près de la Gare et/ou au Rond d’Or et/ou dans des quartiers plus excentrés ?

Le commerce de bio n’est pas qu’une question de labels mais bien une démarche durable, solidaire et éthique, gagnant-gagnant entre les consommateurs, les producteurs et les commerçants.

(1) AMAP Association pour le Maintien d’une Agriculture Paysanne (2) ADEME Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Énergie

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